 photo 1:Notre itinéraire _ le 6-7-8 avril
 photo 2: L'aventurier tout-terrain avec son équipement _ le 6-7-8 avril
 photo 3: Un pauvre petit tractopelle abandonné _ le 6-7-8 avril
 photo 4: Pique-nique à l'ombre... _ le 6-7-8 avril
 photo 5: Un visage des Highlands... _ le 6-7-8 avril
 photo 6: Nous _ le 6-7-8 avril
 photo 7: Les méchantes montagnes _ le 6-7-8 avril
 photo 8: Un autre aspect des Highlands _ le 6-7-8 avril
 photo 9: Dans la vallée de Glen Coe _ le 6-7-8 avril
 photo 10: L'aventurier peut faire confiance à son matériel (19h) _ le 6-7-8 avril
 photo 11: La baie de Glen Coe _ le 6-7-8 avril
 photo 12:Notre B&B du jour _ le 6-7-8 avril
 photo 13: Ce qui aurait pu être notre B&B du jour... _ le 6-7-8 avril
 photo 14: Deuxième jour de marche _ le 6-7-8 avril
 photo 15: Pas mal comme lieu de pique-nique! _ le 6-7-8 avril
 photo 16: Notre maison (en carton) pour un soir _ le 6-7-8 avril
 photo 17: La chambre _ le 6-7-8 avril
 photo 18: Kinlochleven, vu depuis notre chambre _ le 6-7-8 avril
 photo 19: Troisième jour de marche, météo toujours pas top... _ le 6-7-8 avril
 photo 20: Les Highlands, encore et toujours... _ le 6-7-8 avril
 photo 21: Au milieu de nulle part _ le 6-7-8 avril
 photo 22: On ne va pas se laisser abattre par la météo! _ le 6-7-8 avril
 photo 23: Le Ben Nevis (enfin ce qu'on en a vu...) _ le 6-7-8 avril
 photo 24: L'arrivée de la West Highland Way, à Fort William _ le 6-7-8 avril |
Dès le début c'était mal engagé... Niels devait arriver à Glasgow en provenance de Londres à 15h35, et on devait donc se retrouver à l'aéroport puisque moi je revenais de France à Glasgow à 15h20. Ca se goupillait bien sur le papier!... Sauf qu'un détail qui avait pourtant son importance nous avait échappé (surtout à moi en fait...): il y a 2 aéroports dans la région de Glasgow... Evidemment il a fallu que nos avions respectifs n'atterrissent pas au même!... J'ai donc passé une heure à attendre mon camarade à l'aéroport de Prestwick, pendant que lui arrivait (avec 1 heure de retard) à l'aéroport international de Glasgow. Ce petit aléa aurait pu être réglé rapidement avec un coup de téléphone, mais je n'avais pas le mien... Au bout d'une heure, et à force de regarder en boucle les spots de la télé publicitaire qui se trouvait en face de moi dans le hall d'attente de l'aéroport, je commençai à m'ennuyer ferme, et à me poser des questions (oui, une heure c'est assez long comme temps de réaction, mais je n'étais pas très réveillé ce jour là, et rester assis confortablement dans mon fauteuil ne me paraissait pas si désagréable que ça)... Après m'être assuré auprès du personnel qu'il n'y avait effectivement aucun avion en provenance de Londres qui aurait dû atterrir à 15h35, je résolu de prendre le train pour rentrer chez moi, et de demander à l'un mes colocs d'envoyer un texto à Niels pour lui expliquer la situation (car je savais que lui avait son téléphone portable)... Evidemment, il n'y avait à l'appart que 2 de mes 5 colocataires, et l'un s'était fait volé son téléphone la veille, tandis que l'autre avait oublié le sien chez l'ami chez qui il avait passé la soirée précédente!... Je retournai donc dans ma chambre pour brancher mon PC et m'empresser d'envoyer un texto via internet à mon ami qui avait dû toucher le sol écossais depuis déjà 2h30 quand j'aperçu par la fenêtre un gars au crâne dégarni avec 2 gros sacs de voyage... Quel malin ce Niels! Après avoir compris lui aussi qu'on ne risquait pas de se croiser dans l'aéroport où il était arrivé, il s'était débrouillé pour trouver mon adresse (en appelant ma Manman chérie), et pour se faire conduire par un mec de la poste jusqu'à chez moi!... Mais tout ceci n'est que le préambule du périple semé d'embûches qui a suivi... Car oui, l'objectif de sa visite n'était pas juste de réussir à se retrouver à l'aéroport! Nous avions prévu de faire une randonnée de 3 jours sur la West Highland Way, qui est un chemin de grande randonnée long de 95 miles (soit 150km environ) qui remonte de la banlieue de Glasgow à Fort William. On avait prévu de parcourir les 41 miles qui séparent Tyndrum de Fort William (photo 1), en répartissant la distance à peu près équitablement sur les 3 jours... C'est ainsi que, valeureux randonneurs que nous sommes, nous n'avons pas tremblé au moment de régler nos réveils à 6h pour aller prendre le bus de Glasgow jusque Tyndrum, point de départ de notre périple. Pendant le trajet, Niels a pu constater que la destination que j'ai choisie pour mon semestre à l'étranger est à la hauteur de ce qu'on peut en espérer en ce qui concerne les paysages... Vers 9h, nous descendions du bus et entamions d'un pas alerte notre randonnée sous des cieux menaçants... Nous n'avons pas eu à attendre bien longtemps pour que cette menace se transforme en averses et vent bien réels... (photo 2) Le chemin entre Tyndrum et Bridge of Orchy longeait une route (pour les voitures) et une voie de chemin de fer, ce qui ne manquait pas de donner à ce début de marche une saveur d'aventure au bout du monde!... Bref, nous avons parcouru les 7 premiers miles plus ou moins boueux sous la pluie et face au vent, bénéficiant quand-même de quelques petites éclaircies qui ont eu le bon goût de sécher un peu nos vêtements qui déjà commençaient à coller sur les cuisses... (photo 3) Puis vint l'heure des gargouillements d'estomac (11h30, ben oui, on s'était levé tôt!). Nous nous arrêtâmes donc sous un sapin (pour s'abriter de la pluie, et malheureusement pas du soleil... photo 4) pour apprécier le réconfort de quelques délicieux sandwichs jambon-cheddar-tomate, accompagnés de chips aux saveurs plus ou moins appréciables (les chips "Walker" au vinaigre ne sont pas terribles à notre goût...). Après une toute petite sieste, nous étions repartis, sous un ciel qui se dégageait peu à peu... Là, ce fut le meilleur moment de la journée: il faisait presque beau, la route (avec les voitures qui font gnnnNNNNNIIIIIIIIIAAAAOOOoouuu) se trouvait suffisamment loin pour qu'on ne l'entende plus, les paysages devenaient plus sauvages, plus dépaysants... (photo 5 et 6) Bref, c'était chouette, on avançait sereins dans un joli décor. Histoire d'ajouter un peu de rebondissements à cette randonnée trop linéaire, je me suis arrangé pour perdre mon poncho, pour qu'on puisse faire demi-tour et aller le récupérer 1 ou 2 kilomètres en arrière... Vers 16h, nous croisons un panneau indiquant que le prochain camping se trouve à 10 miles. Nous avions prévu de marcher une douzaine de miles sur la journée, et c'est donc quelque part dans les 10 miles dont il était question sur le panneau que nous avions prévu de faire du camping sauvage... Le hic: après le panneau, le décor se transforme peu à peu en marécage géant, bien venteux, bordé de montages enneigées. Le vent (genre 60km/h) que nous avions toujours de face, voire de 3/4 dans les bons moments, emportait de la neige depuis le sommet des montagnes au pied desquelles nous marchions jusqu'à nous, et nous la claquait dans la tronche sous forme de petits grêlons qui piquent sur ta tête quand ils arrivent et qu'ils te font des bisous... (photo 7) Nous avons passé 2 heures dans cette contrée pas très accueillante (photo 8), capuches sur la tête, regardant nos pieds pour ne pas lever la tête et se prendre la grêle et le vent, les mains sur les bretelles du sac-à-dos, trimant comme de pauvres petits moutons pendant les transhumances... Nous avons bien cherché un endroit un peu abrité du vent où le sol ne s'apparentait pas trop à une éponge, pour pouvoir planter notre tente et passer la nuit, mais nous n'en avons pas trouvé... alors nous avons poursuivi notre route, espérant finir par trouver un endroit habitable pour une nuit avant d'atteindre la prochaine ville, parce que la journée commençait à être longue, et que continuer à marcher longtemps aurait fait que le lendemain nous n'aurions presque pas eu de route à faire... Mais nous n'avons VRAIMENT rien trouvé, même une fois sortis de la vallée venteuse, humide et où la neige nous fouettait le visage! Donc nous sommes arrivé par la force des choses dans une toute petite bourgade (3 maisons, 1 hôtel, et 1 bar) nommée Kingshouse, qui offrait un petit terrain de camping sans commodités mais gratuit, au sol à peine moins humide que partout autour. C'est là que nous avons voulu planter notre tente. "Voulu" oui... Après avoir cherché dans le "camping" l'endroit où nous aurions les fesses les plus sèches possibles le lendemain matin, nous avons sorti de son sac la petite tente que Niels avait emmené. "Légère" déconvenue: cette tente était en fait un abri à bagages, ce qui veut dire qu'elle n'a pas de double toit. Bof pour camper là où nous nous trouvions!... Mais bon, de toutes façons, nous n'avions pas le choix, donc nous avons ravalé notre salive et commencé à monter notre frêle maison pour ce soir. Nous assemblons les piquets, déplions la toile, plantons les sardines aux 4 coins, et passons les piquets dans les oeillets prévus à cet effet (sur les languettes situées aux coins de la tente)... 1 bout de piquet, l'autre bout du premier piquet, le premier bout du deuxième piquet, et... "Vas-y force un peu ça va passer!" ... CcRRRRRRACkKK!! La dernière languette n'a pas tenu, et elle a choisi de se séparer du reste de la tente... "Et Mêêêêrde!!" ... Rires nerveux.... Là je me rends compte que j'ai perdu mes gants. Héhé! "Et Mêêêêrde!"... 19h, 60km/h de vent froid, toujours de la neige qui tombe des montagnes autour, 2°C, les pieds mouillés, les jambes qui commencent à fatiguer après 18 miles (29 km) de marche, paumés au milieu de nulle part (presque) avec une tente inutilisable (photo 10)... Nous nous dirigeons donc vers le bar du village, non pas pour noyer notre désespoir dans des litres de bières et de whisky, mais pour y demander s'il est possible d'atteindre la prochaine ville de notre itinéraire assez facilement, et comment. Nous entrons donc dans la petite pièce où sont réunis les 5 habitants du village et un énorme chien noir... Là un monsieur me dit (avec un accent vachement plus compréhensible que celui des gens de Glasgow, comme quoi c'est pas toujours dans la cambrousse que les gens parlent mal!) que ce qu'on a de mieux à faire c'est d'aller jusque Glen Coe en bus, et d'y trouver un Bed and breakfast (B&B). -"Oui mais y'a pas plutôt des auberges de jeunesse là-bas parce que ça risque d'être cher un B&B?..."
-"Bah y'en a mais elles ne sont pas à Glen Coe même, faudra marcher quelques miles de plus..." -"OK..." Le bus suivant était à 20h15, donc nous nous sommes dit que plutôt d'attendre que le soleil se couche pour arriver dans une ville inconnue, et s'y taper encore quelques kilomètres de marche, nous aurions mieux fait de tenter d'y aller en stop. 5 minutes plus tard nous agitions le pouce au bord de la route qui heureusement passait juste à coté de Kingshouse, et après avoir vu passer quelques voitures, une opel s'arrête... -"Could you take us to Glen Coe?" -"Yes of course!" Wé! Merci madame! C'était une femme probablement d'une petite quarantaine d'années qui travaillait dans une ferme où elle s'occupait de chevaux, et qui surtout n'avait pas eu peur de prendre dans sa voiture 2 randonneurs étrangers... Le trajet a duré une quinzaine de minutes. Le tableau de bord affichait 2 à 3°C, et la madame nous racontait que c'était une journée atypiquement froide pour la saison, pendant que nous regardions admiratif le décor que nous traversions, et qui nous paraissait tout de suite vachement moins hostile vu depuis une voiture chauffée, à l'abri du vent et de la pluie... Elle nous a déposé dans le petit parking d'un hôtel à Glen Coe (celui où quelque jour plus tard, nous avons mangé avec les autres copains qui sont venus en Ecosse ---> pour la photo voir la rubrique correspondante...) et c'est alors que nous nous sommes trouvés face à un décor digne d'une carte postale (photo 11), soulagés de par la proximité du but, et réchauffés par cette merveilleuse invention qu'est le chauffage dans les voitures... A quelques mètres du parking se trouvait un panneau indiquant 2 auberges de jeunesse, mais il se trouvait devant une fourche, et la direction indiquée n'était pas très claire... Nous avons opté pour la gauche... Nous avons alors longé un superbe camping dont la vue correspondait à la photo 11, puis quelques habitations d'où les gens nous regardaient, intrigués, puis une route étrangement longue, et pas bordée d'une quelconque habitation... Bah ouais mais bon, c'est bien par là que le panneau nous a dit d'aller, les auberges sont à 2 ou 3 km, donc on va finir par y arriver, allez on continue encore un peu... Et nous avons continué... La pénombre commençait à se faire bien présente, et après avoir été déçus de voir que le passage en gravier que nous avions aperçu au loin et qui partait sur le bord de la route n'était en fait que l'entrée d'une carrière, nous nous résolvâmes à faire demi-tour en nous disant que nous n'avions sûrement pas pris la bonne option ay pied du panneau... nous nous sommes donc tapés les 2 kilomètres que nous venions de faire en sens inverse pour regagner Glen Coe. Là nous demandâmes notre chemin chez des habitants qui étaient, depuis longtemps déjà en ce début de soirée, installés confortablement dans leur fauteuil, devant leur télé. -"C'est par là, à 2 miles..." -"Bon... Ok... de toutes façons cette fois on est sûr que c'est par là... allez en route..." Et nous sommes repartis, nous avons traversé la "ville" (200 habitants), et arrivé à son extrémité, nous avons rencontré un panneau "Youth Hostel - 2 miles" "Ah putain! C'est encore loin!" ... Dépités face à ce panneau, nous avons demandé à un gars qui passait à ce moment là combien de temps on devrait encore marcher pour atteindre l'auberge... Il nous a répondu que c'était encore assez loin, mais que si on voulait, il avait de la place pour nous dans son B&B... Nous lui avons demandé combien cela nous coûterait. 15£ par personne... allez BANCO! y'en a marre de la marche pour aujourd'hui, il est 21h15, on est debout depuis 6h, on a marché quasiment 40km, alors on peut bien se faire plaisir!... Nous avons donc suivi le monsieur qui promenait ses 2 chiens jusqu'à chez lui, où il nous a indiqué notre chambre, et montré la salle de bains... Après une (très) bonne douche, nous avons dévoré la salade de pâtes que nous avions emmenée avec nous en vue de la manger comme repas du soir, et à peine les fourchettes reposées dans les tupperwares que nous n'avons même pas su vider, nous nous sommes écroulés dans nos lits vers 22h30 pour une nuit d'un repos que nous n'avions pas autant mérité depuis un bon moment!... Le lendemain, réveil progressif au son des braillements d'un gosse dans la maison, pour aller déjeuner à 9h30 comme convenu avec le propriétaire des lieux, presque sans courbatures... Et alors là! LE petit déj'!! Tout ce que vous pouvez envisager de manger au petit déjeuner était là: céréales, mains grillé, jus d'orange, oeufs, bacons, saucisses, tomate, café, thé, lait, confitures maison, fruits... bref: l'orgie. Le tout dans une pièce éclairée par un grand soleil qui réchauffait l'atmosphère et nous invitait à reprendre la route. Bien remplis par tant de ripailles et définitivement réveillés par une douche, nous rechaussons nos saloperies de chaussures de marche, et nous repartons, plus vaillants que jamais... sous la neige... Alors là, on n'a pas compris parce qu'au dessus de nos têtes il n'y avait que du ciel bleu et quelques nuages blancs pas méchants... mais c'était juste pour l'anecdote parce qu'au bout de 5 minutes plus rien ne tombait du ciel... Bon. Deuxième jour: Nos mésaventures du premier jour nous avaient écartés de la route que nous avions prévu de suivre, mais Glen Coe se trouve à 10 miles de Kinlochleven, ville par laquelle notre itinéraire initial nous faisait passer. Nous avons donc pris la direction de cette charmante petite ville afin de retrouver la West Highland Way, et ainsi achever la randonnée que nous avions commencée, par une troisième journée de marche respectable de 14 miles. Cette deuxième journée aura été assez banale et facile comparée à notre premier jour de joyeuse galère... Le chemin: une route bitumée qui longe le Loch Leven, sur laquelle passaient quelques voitures. La météo: presque beau (c'est-à-dire une dominante de soleil, avec quand-même toujours du vent et quelques toutes petites averses). La longueur: le tiers de ce qu'on avait fait la veille... Nous avons donc quitté le B&B vers 11h, et repris la route sur laquelle nous avions marché pour rien la veille quand nous cherchions désespérément une auberge de jeunesse. Nous y avons recroisé le petit bateau dans lequel nous nous étions dit que nous aurions pu dormir si nous n'avions pas trouvé d'autre logis la veille (photo 13). Cet embarcation attendait en effet ses propriétaires à coté d'une maison visiblement inhabitée, et était dotée de 2 couchettes et d'un toit, et c'est tout ce qu'on lui demandait!... Voilà... rien de spécial à raconter sur la marche et le décor, le macadam vous connaissez. Nous avons longé le Loch Leven pendant un moment, jusqu'à ce que l'envie nous prenne de manger. Nous avons alors quitté la route pour un petit chemin qui semblait descendre à travers la forêt jusqu'aux bords du lac (photo 14). Arrivés en bas de ce délicieux chemin qui longeait d'ailleurs une chantonnante rivière, nous ne fûmes guère déçus d'avoir quitté le sentier battu (de macadam) pour savourer notre collation, puisque nous nous sommes trouvés face à un décor de film (photo 15) qui allait devenir celui de notre repas... Nous voici donc assis dans l'herbe fraîche, le ventre plein, à écouter le clapotis de la rivière qui se jetait dans le lac, à regarder passer les nuages en repérant les trous par lequel le soleil parviendrait à se frayer un chemin jusqu'à nous, et a s'extasier devant des remous venus de nulle part sur le lac... Pépère! Et puis hop, nous nous sommes remis en route pour dévorer les quelques kilomètres qui nous séparaient de notre point d'arrivée. Nous l'avons atteint dans l'après-midi, et nous sommes aussitôt empressés de trouver l'auberge de jeunesse que nous avait indiquée le proprio du B&B en nous disant qu'elle était super et mais qu'il faudrait se grouiller si on voulait avoir de la place. Nous l'avons trouvée facilement, mais elle était pleine... Cependant le type de l'accueil nous a proposé des lits dans une autre auberge de jeunesse dont il s'occupe. Nous avons aussitôt accepté dans la mesure où nous n'avions une fois de plus pas d'autre solution=... Il nous a alors expliqué la route pour y aller, 2 fois , de peur que nous ne comprenions pas, alors que ladite auberge ne se trouvait qu'à 500 mètres de là , et était visible tout au long du chemin qui y menait... Nous avons donc pris possession de notre chambre de 4 personnes, espérant que personne ne vienne nous y rejoindre (photo 17 et 18)... La conversion d'un hangar désaffecté en cette auberge de jeunesse flambant neuve venait d'être achevée (photo 16), et la réhabilitation du bâtiment lui avait laissé un coté "murs en tôle", du genre "j'entend les voisins qui discutent 3 chambres plus loin", mais bon, elle était propre, confortable, et bien équipée... Puis nous sommes allés faire quelques menues courses, et boire un coup dans l'un des 2 ou 3 pubs du village... Nous sommes ensuite remontés à l'auberge, pour prendre l'apéro en jouant aux cartes, glandouiller quelque peu, et nous restaurer. Désireux de ne pas nous coucher à 21h sans avoir rien fait de notre soirée, nous sommes redescendus au pub où nous étions allés dans l'après-midi, car un concert y était annoncé. Là, déception. Le concert, en gros c'était un mec avec une guitare et un micro qui se mettait des fonds musicaux (batterie, basse, violons...) et qui chantait et jouait de temps en temps quelques accords, histoire de dire que c'était du live... Et quand il a fait une pause et qu'il a mis un CD pour meubler l'interlude, on n'a pas franchement fait la différence... donc bon... Nous avons regagné nos appartements et nous sommes couchés après avoir papoté un moment. Troisième jour: aujourd’hui, nous devons arriver à Fort William avant 19h car c'est à cette heure que part notre bus pour retourner à Glasgow, mais vu la distance que nous avons à parcourir, ça devrait être largement jouable. Autre objectif de la journée: voir le point culminant du Royaume-Uni: le Ben Nevis qui culmine à la hauteur vertigineuse de 1344m! Nous quittons donc notre lit vers 9h pour prendre un petit déjeuner cruellement moins fameux que celui de la veille, composé de biscuits et de jus d'orange... Le temps de faire nos sacs et de préparer les sandwichs thon-mayo pour le repas de midi, nous voilà repartis, K-Way sur le dos sur cette foutue West Highland Way où le soleil semble ne jamais vouloir se montrer (photo 19). Après une première demie heure éprouvante de par la raideur de la pente, nous nous retrouvons sur un chemin qui ondule dans une jolie vallée désertique et encore une fois incroyablement humide. Nous traversons des ruisseaux tous les 200m, et ne pouvons retirer nos capuches que par intermittence, car les averses s'enchaînent... Mais ce n'est pas grave, maintenant nous avons l'habitude, et nous progressons tranquillement dans ce décor impressionnant (photo 20, 21, et 22, même si la 21 n'est pas si impressionnante que ça...), en doublant au total une petite dizaine de randonneurs qui nous donnaient plus l'impression d'être des touristes de base que des randonneurs téméraires... Pause sandwich sur le bord du chemin, et même pas sous la pluie! Nous regardons les gens nous re-dépasser... Puis nous repartons sans traîner, parce que nous ne voulons pas prendre de retard et aussi parce que l'endroit n'est pas aussi accueillant que la veille. Après avoir marché 3h dans le même décor, le chemin change enfin de visage et s'enfonce dans un petit bois de sapins, sombre et tapissé d'une épaisse mousse vert fluo. Finis les ruisseaux, place aux grandes flaques d'eau! Tout cela est très paisible et nous avançons toujours aussi tranquillement vers Fort William, attendant de voir se dessiner au loin la silhouette du Ben Nevis. Mais même s'il ne pleut plus, le temps reste très couvert, et le plafond très bas... Le chemin devient de plus en plus moche, passant à travers des exploitations forestières marécageuses qui semblent abandonnées, croisant une route qui casse un peu l'impression de "bout du monde", bref: retour progressif à la civilisation... Après quelques descentes abruptes et quelques remontées en faux plat bien longues, à la sortie d'un bois se dresse soudain un espèce de gros flamby marron et vert, couronné de nuages blancs, c'est le Ben Nevis! (photo 23) Dommage que le temps soit si couvert, ce n'était pas le bon jour pour espérer voir le toit du Royaume-Uni... Et puis le chemin redescend vers la ville logée au creux de la vallée, perdant au fur et à mesure de son intérêt, passant de l'étroit sentier de forêt au trottoir bitumé en bord de route, en passant par la piste forestière pour l'équivalent de l'ONF chez nous... Vers 17h nous atteignons finalement Fort William (photo 24) où nous commençons par chercher la gare des bus sans succès. Nous allons alors nous échouer dans un pub pour y demander où elle se trouve, et prendre 2 bons chocolats chauds chacun, face à la mer (à travers le bow-window du pub). Nous ne bougeons de là qu'à 18h30, et suivons les indications que nous a données la serveuse du pub pour finalement nous retrouver sous un abribus à papoter avec des filles qui étaient dans le même bus que nous à l'aller, et qui venaient de passer 3 jours sur l'île de Skye... Le retour sur Glasgow a duré 3 heures, et nous avons pu une dernière fois nous en mettre plein les yeux dans la vallée de Glen Coe, et nous rendre compte que le bus c'est quand-même vachement plus rapide que les pieds lorsque nous avons longé pendant quelques kilomètres le chemin sur lequel nous avions laissé quelques calories, avant de sombrer dans un sommeil interrompu tous les quarts d'heure par la sonnerie du téléphone portable du gars qui était devant nous... Au final, nous aurons marché environ 70km (dont 40 le premier jour...) sous un ciel pas franchement clément, avec un vent qu'on aurait dit qu'il était toujours de face, mais dans un décor qui valait vraiment le coup!
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